Pèlerin de l’espérance et de la fraternité
Un prêtre vous parle : l’abbé Olivier Guitton
La fraternité commence par le respect de l’autre, même si l’on n’est pas d’accord avec lui. Et cela ne va pas de soi. D’où la nécessité d’éduquer.
Le 12 octobre 2025, des personnes de nos paroisses ont pris le temps de cheminer pour se rendre au chapiteau de Saint-Cast, et réfléchir aux œuvres de miséricorde. Début d’août, la liturgie nous donnait dans le livre du Lévitique au chapitre 25 l’origine de l’Année Sainte ou du Jubilé.
C’était une année où il était demandé au peuple de Dieu de remettre les choses à plat. C’est l’invitation qui est faite à toute communauté chrétienne, donc à chacun et chacune de nous. Il se trouve que j’ai lu un livre du Père Jean-Marie Petitclerc « Combattre l’hyper violence » où il aborde cette question de la FRATERNITÉ… et il dit que c’est urgent d’éduquer à la fraternité. Dans notre devise républicaine, si LIBERTÉ et ÉGALITÉ sont de l’ordre du droit, la FRATERNITÉ appartient au registre du devoir. Aussi, y-a-t-il urgence à nous éduquer à ce devoir de FRATERNITÉ, en nous rappelant que nous appartenons à la communauté humaine et que la différence est source d’enrichissement.
Respect de l’autre
La valeur fondamentale à transmettre est le RESPECT. Éduquer à la fraternité, c’est éduquer au respect de l’autre. Respecter l’autre, c’est parfois savoir se montrer intolérant vis-à-vis des actes qui déshumanisent toute personne humaine. Éduquer à la fraternité, c’est FAVORISER l’ATTENTION AU PLUS FAIBLE. La force d’une chaîne se mesure à la résistance du maillon le plus faible. La QUALITÉ de la fraternité se mesure à l’attention au plus petit. Quels sont les moyens que nous allons prendre, pour nous entraider à être vraiment attentifs les uns aux autres ? Un espace de fraternité n’est pas un espace sans conflit. L’important consiste à apprendre à les gérer dans le respect de l’autre.
La convivialité et la paix ne vont pas de soi. C’est le fruit de l’éducation qui nous donne la capacité de pouvoir établir une relation pacifique avec celui qui ne partage pas les mêmes convictions, les mêmes objectifs que moi. L’Évangile nous invite à nourrir sans cesse cet esprit de fraternité. Jésus nous dit : « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.»
Deux loups
Le Père Jean-Marie Petitclerc nous donne un conte amérindien, dans lequel un vieil Apache enseigne son petit-fils autour du feu de camp. Il lui dit : « Tu sais, mon enfant, le cœur de l’homme, c’est une arène où se battent deux loups : l’un est gris, agressif, toujours sur la défensive, prêt à bondir sur l’autre ; l’autre est blanc, calme, attachant, aimant les caresses, toujours prêt à accueillir l’autre. Et il en va ainsi dans ton cœur. » Et l’enfant d’interroger : « Mais, grand-père, à la fin, quel est celui qui gagne ? » Et le vieil Apache de répondre : « C’est celui que tu nourris, mon enfant. »
