Deux témoignages sur le pèlerinage à Lourdes
En pèlerinage avec mamie et papy
Quand débutent nos échanges, Louise dix ans, élève de CM2 à l’École Sainte Anne, à Ploeuc, s’exprime sans détour. « C’est le Père Pierre-Emmanuel Doré qui m’a donné la Communion la première fois, le seize juin à Bréhand ». Le ton calme, naturel, spontané et sérieux signifie l’importance de l’engagement. Message reçu ! Louise a participé à la préparation assurée par l’équipe de Catéchèse à Quessoy. Elle fait partie désormais du groupe de KT en vue de la Profession de Foi.
Chacun des cinq autres petits-enfants de sa famille ayant bénéficié d’un pèlerinage à Lourdes en compagnie de Mamie et Papy, le cadeau de la Première des Communions ne fait pas mystère pour Louise. Son frère ainsi que les cousins et cousines la sensibilisent. L’offrande prévue dans l’enveloppe en juin dernier répond à son attente. La petite dernière donne son accord avec plaisir.
Les grands-parents achèvent cette année un projet initié en 1984. « Nos six petits-enfants ont participé avec nous à un pèlerinage à Lourdes l’année de la Première des Communions ou de la Profession de Foi. Chacun a connu le bain à la piscine ou le geste de l’eau. Nous en sommes très heureux ».
Sur la route de Lourdes, « C’est le Père Gaëtan Lormel, qui m’a proposé de devenir Enfant de chœur. Ma première messe, c’était à l’Église Sainte Bernadette, puis à la Grotte où je porte la mitre de l’Évêque ». Dans ces lieux sans pareil, Louise n’est guère plus impressionnée en servant les prêtres lors de la liturgie qu’en donnant le « la » avant d’entonner le Notre Père de Glorius au micro dans le car ou que face aux jurys de Twirling qu’elle côtoie, qu’en pratiquant la bombarde et la flûte irlandaise ! Louise assure.
Le séjour à Lourdes s’apparente à une procession de multiples faits
surprenants. « Face à la Grotte, je suis surprise de la voir en vrai et j’ai envie de gratter le Rocher. Ce geste, comme celui de l’Eau, de la Lumière, m’a marquée ». La Basilique Saint Pie X « extérieurement apparaît comme une butte de terre, mais quand on rentre c’est très grand, whaou ! ». Pendant la messe, l’Onction des Malades est donnée par l’abbé Poilvet, « j’étais la marraine de Mamie Monique et Papy Pierre ». Inédit à dix ans !
« Les personnes en fauteuil ou en voiture bleue m’impressionnent aussi ». En plus de la visite de la maison de Bernadette, « j’ai fait le petit chemin de Croix dans la prairie et celui dans la montagne où ça montait en virages ». Parmi les quelques « récréations », l’écolière cite la visite des superbes Grottes de Bétharram alors que celle du Pic de Ger noyé dans les nuages est annulée.
Mais pour elle, les points d’orgue de ce pèlerinage 2024 resteront « être enfant de chœur et faire le geste du Rocher ». Mamie et Papy expriment un bonheur simple, une forme de mission accomplie à la suite de ce fidèle engagement, si peu courant de nos jours. Un « sacré » témoignage d’amour et de Foi auprès de leurs trois enfants et de leurs six petits-enfants ! Louise ne démentira pas.
En pèlerinage avec mamie
En septembre 1995, Marie, une mamy de Quessoy accompagne sa petite-fille Delphine, âgée de huit ans, au pèlerinage à Lourdes avec un groupe de pèlerins de Lamballe. Toutes deux se souviennent de l’historique « expédition » en train. 
Vingt-neuf ans plus tard, Mamy rassemble sa famille à l’occasion de ses 80 ans. Ses enfants envisagent, dans la discrétion, de lui offrir « un bon pour un pèlerinage à Lourdes en train » avec éventuellement sa petite-fille. Mais surprise, la réponse fuse, « non, je n’irai pas, trouvez quelqu’un d’autre ».
Sur l’insistance de la famille, en fin du repas, réflexion faite, Mamy avance un nouveau verset. « Il y a vingt-neuf ans, je t’ai emmenée à Lourdes, maintenant c’est toi Delphine qui m’emmène à Lourdes et j’irai voir ma sœur à Bagnères-de-Bigorre ».
Pari gagné, Marie de Quessoy dit oui à Marie de Lourdes ! Avant le départ, elle précise à Delphine. « Si tu retrouves les photos du pèlerinage de 1995 avec Mgr Fruchaud, surtout prend-les avec toi ». Ce qui fut fait, les deux compères répondent au thème de l’année 2024 : « Que l’on vienne en procession. »
Arrivées à Lourdes fin août, les deux complices découvrent l’ambiance incomparable du Sanctuaire, la Grotte, les églises, les cérémonies, les chants, l’eau, les lumières, etc. Ici, Bernadette rayonne de part et d’autre du gave, invitant les pèlerins à porter un regard différent sur l’actualité, la société et notre vie.
Marie relève « la bienveillance et la fraternité qui règnent entre les personnes qui pourtant ne se connaissent pas ». Elle ajoute « il n’y a qu’à Lourdes qu’on voit ça ! ». Mamy revit avec émotion le souvenir de 1995 dans cette « bulle » toujours constellée de sourires, de regards, de postures prévenantes dans ce lieu illuminé par Bernadette et la Vierge Marie.
« C’est tellement chaleureux dans cette communauté fraternelle avec des partages de tant de beautés du cœur et de l’esprit dans la Foi. On se laisse porter, on vit de fortes émotions et nous faisons Église. Au retour, nous sommes transformées » indique Delphine dont les souvenirs d’enfance retrouvent des couleurs car à Lourdes se crée une communauté, une famille, et cela les rend heureuses.
A la relecture du Pélé, un chapelet de temps forts s’égrène. Retenons d’abord leur rituel quotidien « aller boire ensemble l’eau de Lourdes ». La messe à l’impressionnante Basilique Pie X est célébrée le jour anniversaire de Delphine qui vit la solennité touchante lors du sacrement de l’Onction des Malades. Toutes deux portent fièrement la bannière de Notre Dame de Grande Puissance de Lamballe.
Puis un jour, le duo ose interpeller Mgr Moutel qui écoute avec une grande attention leur histoire. Les deux pèlerines décrochent un cliché en compagnie du successeur de Mgr Fruchaud. Enfin, en guise de conclusion du pèlerinage, elles participent au geste de l’eau. « Je revis les moments bouleversants où je me suis fait cueillir » conclut la petite-fille trentenaire.
Ainsi, une bonne idée s’est transformée en un pèlerinage très riche. Un jour qui sait, l’une ou l’autre ou les deux reviendront à la Source. Car nous le chantons : « Marie tu nous entraînes à risquer notre oui aux imprévus de Dieu ».
